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Maladie mentale et violence : statistiques, signes d’alerte, mesures de prévention (HAS/France)

rapport : Dangerosité psychiatrique

7 juilletn 2011

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Source: Haute autorité de santé (France)

 

La Haute autorité de santé (HAS) a publié, le 7 juille (2011), un rapport intitulé Dangerosité psychiatrique : étude et évaluation des facteurs de risque de violence hétéro-agressive chez les personnes ayant des troubles schizophréniques ou des troubles de l’humeur.

Selon les études internationales, indique la HAS, les personnes souffrant de troubles mentaux graves sont 4 à 7 fois plus souvent auteurs de violence que les personnes sans trouble mental. Elles sont auteurs d'environ un homicide sur 20.

Ce risque est surtout augmenté en cas d’existence concomitante d’une consommation d’alcool ou d’autres substances psycho-actives ou d’un trouble de la personnalité antisociale. En l’absence de ces facteurs, le risque est 2 fois supérieur à celui des personnes sans trouble mental. Le plus souvent, la violence des personnes souffrant de troubles mentaux est dirigée contre les proches ou les membres de la famille.

Par ailleurs, les personnes atteinte de maladie mentale sont 7 à 17 fois plus souvent victimes de violence (verbale et/ou physique) que les personnes sans trouble mental

Dangerosité psychiatrique : étude et évaluation des facteurs de risque de violence hétéro-agressive chez les personnes ayant des troubles schizophréniques ou des troubles de l’humeur

  • violence exercée sur soi-même : automutilations, suicide (12 à 15 % des personnes souffrant de troubles schizophréniques ou bipolaires se suicident) – mais il existe de rares occurrences de suicides précédés d’un homicide ;
  •  violence subie par la personne malade : plusieurs études récentes convergent pour souligner la survictimation des personnes souffrant de troubles mentaux graves (ils sont 7 à 17 fois plus fréquemment victimes que la population générale) (6). Il s’agit d’actes de typologie multiple, du harcèlement au viol, à la maltraitance et à la violence physique, dans tout lieu, y compris l’hôpital. La vulnérabilité particulière de ces patients conduit à ce qu’ils ne signalent que rarement les atteintes dont ils sont victimes, en particulier en institution ou dans le milieu familial ; 
  • violence exercée sur autrui : tous types de violence confondus, 3 à 5 % seraient dues à des personnes soufrant de troubles mentaux (7). S’il ressort indéniablement des études épidémiologiques une augmentation réelle du risque de violence exercée par les personnes souffrant de troubles mentaux graves par rapport à la population générale non malade, celles qui ont commis des actes violents sont en nombre absolu très peu nombreuses. Les violences causées par des patients évoluent parallèlement à la violence observée dans la société, et elles s’observent en premier lieu au détriment de l’entourage proche, famille ou soignants

Recommandations

  • Il convient de savoir et faire savoir auprès des professionnels, des décideurs politiques et de la population que les comportements de violence grave sont exceptionnels chez les personnes souffrant de troubles mentaux et qu’elles en sont plus souvent les victimes principales.
  • Pour respecter la dignité des personnes en ne les réduisant pas à leur maladie, il convient de bannir dans les médias et la communication au sens large les termes de « schizophrène », de « malade mental dangereux », de « récidive », d’« évasion », etc. pour leur préférer les termes « personne souffrant de troubles schizophréniques », « moment de violence au cours d’une maladie mentale », « rechute », « sortie sans autorisation », etc. (fin citation)
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