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L’art au secours de la vie

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"Les données archéologiques disponibles font remonter les premières productions humaines méritant la dénomination d’art à une période se situant entre 50'000 et 30'000 ans avant J.-C. Autant dire qu’humanité et activités artistiques sont intimement liées. Comment comprendre cela? Recherche de beauté? De plaisir? Nécessité de penser, de représenter le monde?

Pour Nietzsche, l’art est loin d’être un passe-temps ou un aimable divertissement. C’est l’activité métaphysique par excellence. Celle qui nous permet d’affronter le tragique de la vie, à savoir la conscience de notre condition de mortels. Si d’un point de vue philosophique l’art nous permet d’accepter notre finitude, il est des situations où il peut nous sauver du désespoir ou de la mort. Tout simplement de continuer à vivre" (fin citation)

1.Des bulles d’évasion

Condamné à 10 ans de prison pour braquage, Berthet One écrit sa première bande-dessinée en prison. Créer lui permet de s’évader. D’oublier le monde qui l’entoure. Et aussi de changer son destin.

Aujourd’hui, conscient de la force de l’art, il retourne en prison pour animer des ateliers bandes-dessinées. Il est également le parrain de "Un demi-mètre carré de liberté", une exposition qui propose 150 œuvres créées par des détenus du monde entier.

►"L’évasion: journal d’un condamné" de Berthet One, éditions Indeez

2. L’art, une thérapie?

Chantal, Otis et Rémy ont fait un AVC. Ils sont hospitalisés dans le service de neuro-rééducation de l’hôpital Beau-Séjour à Genève. Ils participent à l’atelier d’art-thérapie donné par Elsa Monnet de l’association Un Brin Créatif. Pour Chantal, cet atelier est important. Il lui permet de réaliser que, bien que diminuée, elle n’a pas perdu sa capacité de créer.

De l’avis de Béatrice Leemann, neurologue, permettre à des personnes cérébro-lésées de valoriser certaines ressources les aident à sortir du repli sur soi dans lequel leur accident a tendance à les plonger.

3. Ils sont beaux mes fusils (André Robillard: Art brut)

A 19 ans, André Robillard est interné à l’hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais près d’Orléans. Après bien des années d’hospitalisation, il se met à fabriquer des fusils à partir d’objets récupérés dans la décharge de l’hôpital. Ces fusils étonnants, conçus à partir de boîtes de conserve, de vieilles piles et autres objets hétéroclites, retiennent l’attention d’un psychiatre qui les envoie à Jean Dubuffet. Nous sommes en 1964 et la vie d’André Robillard vient de changer.

Aujourd’hui, âgé de 83 ans, il est un auteur d’art brut internationalement reconnu dont les œuvres sont actuellement exposées à la Collection de l’Art Brut de Lausanne jusqu'au 19 avril 2015.

Exposition actuelle concernannt André Robillard au Musée de l'Art Brut à Lausanne

4.  Je crée donc j’existe

Pour ATD Quart Monde, mouvement international de lutte contre la grande pauvreté, combattre la misère passe par l’accès à l’art et à la culture. Dans son centre national situé à Treyvaux, dans le canton de Fribourg, des ateliers créatifs sont régulièrement organisés.

Pour Patricia, c’est un lieu "où personne n’est plus haut que l’autre". Quant à Nicole, créer lui procure de la joie et lui permet de réaliser que, malgré ce qu’on lui a répété durant toute son enfance, "elle n’est pas une incapable".

Association ATE Quard Monde Suisse

5. Dessiner à la barbe des nazis

Grâce à son talent de dessinateur, Walter Spitzer a survécu aux camps de concentration nazis. Dans le camp de Blechhammer où il est déporté à l’âge de 16 ans, il réalise des portraits en échange de nourriture. Plus tard, à Buchenwald, la résistance interne du camp rayera son nom d’un convoi le menant à une mort certaine. En échange, il s’engage à témoigner par le dessin de l’horreur des camps.

Walter Spitzer n’est pas le seul artiste à avoir dessiner dans les camps nazis. Christophe Cognet, réalisateur du documentaire "Parce que j’étais peintre" nous éclaire sur les motivations profondes de ces artistes qui ont peint et dessiné au péril de leur vie. 

► A lire:
  • "Sauvé par le dessin", Walter Spitzer, éditions Favre
  • "La barbarie ordinaire", Jean Clair, éditions Gallimard
A voir:
  • "Parce que j’étais peintre. L’art rescapé des camps nazis", Christophe Cognet, La Huit Production, distribution : Jour2fête

 

 

 

 

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