Pro Mente Sana (janvier 2016
Dans un contexte où la promotion des droits des patients n’a jamais été aussi prégnante, il importe de découvrir l’envers du décor. On le sait, ce n’est pas parce que les droits existent qu’ils sont effectivement revendiqués et mobiliséspar ceux qui en sont les titulaires. De même, pour faire valoir un droitencore faut-il que les conditions soient réunies, à plus forte raison quand onse trouve à un moment critique comme c’est le cas de personnes hospitalisées en psychiatrie. D’où l’importance majeure d’une intervention qui consiste en amont à frayer un chemin pour qu’une voix puisse être entendue. Telle est la mission quotidienne de l’Association des conseillers accompagnants dont la permanence téléphonique constitue, selon ses propres termes, « un mur des lamentations ». Le travail mené dans ce lieu de la plainte laisse apparaître une gamme nuancée des usages sociaux du droit : enjeu de lutte acharnée chez certains patients, demandes précises chez d’autres pour rendre supportable leur hospitalisation ou encore affirmation d’un besoin plutôt que d’un droit formel. C’est ainsi que pour l’association le registre juridique devient subrepticement un outil permanent de réflexion et de réflexivité. C’est cette problématique que je me propose d’aborder en m’appuyant sur les réunions de l’association auxquelles j’ai pu assister pendant presque deux ans et au cours desquelles les cas sont discutés (fin citation)
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